JEP 2023

Journées Européennes du Patrimoine 2023

Exposition « Les chapelles de Taulignan » à la chapelle du Pradou : Les vendredi 15-09  et samedi  16-09 de 10-12h et 14-18h et le dimanches 17 de  10-12h.

Une exposition sur les chapelles de Taulignan a été organisée. Nous avons également présenté la croix de la route de Nyons restaurée ainsi que ses étapes de restauration.
Une partie des vêtements sacertodaux issus de l’ancien musée d’Art Sacré ont été exposés.
Deux panneaux signalétiques sur l’historique de la chapelle et sur les vitraux réalisés lors de sa restauration par la plasticienne Sophie Ginoux ont été  apposées à la chapelle du Pradou.
 
 
Une visite guidée du village ouverte à tous et gratuite a été organisée, une vingtaines de personnes y ont assisté.

Croix de Jubilée – route de Nyons

Croix de Jubilée – route de Nyons

La croix de jubilée, route de Nyons a été renversée par un camion qui est inconnu. Cette croix a été érigée le 9 janvier 1851 et avait été restaurée en 2005 par l’association des Onze Tours.

Notre association après conseils demandés auprès de la conservation du patrimoine, s’est attelé à rechercher les moyens de sa restauration. Cette croix antérieure à 1905 est considérée comme un bâti, propriété de la municipalité.

Comme vous pouvez le constater sur les photos ci-dessous, la colonne remplacée en 2005, n’est pas réparable et la croix proprement dit en morceaux.

Des artisans locaux : tailleur de pierre (Mr Françon) et ferronnier (A Viret) ont réalisés des devis acceptés par le conseil municipal. Une subvention départementale a été obtenue par la municipalité. Le montant de ces deux devis  sont de 4230  euros (TTC).

Une pierre (linteau de grange) pouvant être taillée a été mise à la disposition de la municipalité per JP et L Berger. Cette pierre a été prise en charge en mars 2023 par le tailleur de pierre.

Notre appel aux dons spécifique à cette restauration, nous a permis de recueillir 2060 euros. Nous avons remis officiellement ses dons à la municipalité lors de la cérémonie des vœux du maire le 31-01-2023. Nous remercions l’ensemble des donateurs et nous sommes ravis de l’intérêt porté à ce petit patrimoine.

Les morceaux de la croix ont été soudés, la photo ci-dessous vous montre ce travail.

 

 

 

 

Cabane des charbonniers dite des « Italiens »

A l’initiative de l’association Sport Nature et Aventure (SNA), nous avons décidé de nous associer à la sauvegarde de cette cabane et du balisage d’un circuit de randonnée. Une étude historique de cette cabane et de son utilisation a été entreprise, un résumé est à consulter : charbonniers – historique -21-07-19

Une fouille archéologique a été effectuée sous la direction de JC Mège (archéologue) entre août et novembre 2019. Un grand merci à l’ensemble des participants de notre association, de SNA et de l’association « Une Pierre sur l’Autre ». Il s’agissait là de préparer le chantier de restauration participatif qui devrait être organisé à la belle saison en 2020.

Notre association s’est engagée à participer à ce chantier pour 2020, notamment à son aspect financier dont le montant reste à définir.

 

Randonnée JEP 2019

Samedi 21 septembre 2019, nous avons organisé une randonnée à la découverte d’une cabane de charbonniers, dite des « Italiens » située dans les bois communaux de Taulignan

La marche sur sentiers de terre avec comme point de départ le parking de la chèvre à Taulignan était de 6,3 kms AR et 220 m de dénivelé.

Cette randonnée permet de découvrir la végétation des bois de Taulignan et les traces de l’exploitation du charbon de bois, notamment les vestiges de la cabane dite des « Italiens » que nous envisageons de restaurer.

En août 2019, le site a été fouillé officiellement par des bénévoles dont un archéologue JC Mège et un murailleur L Ginoul-Cagin, qui ont réalisé inventaire et mis à jour notamment un conteneur de parachutage américain de 1944 destiné au maquis de la Lance.

 

A l’initiative de l’association Sport Nature Aventure de Taulignan, un projet de reconstruction de cette cabane de charbonniers dite des « Italiens » dans les bois de Taulignan est à l’étude. L’association des Onze Tours a décidé de s’associer à ce projet.

Nous avons donc dans un premier temps essayé de faire un bref historique de ce type d’exploitation forestière et des hommes qui y ont été associés.

La production de charbon de bois dans notre région et dans l’ensemble du Dauphiné a été relativement importante dans la première moitié du XXe (1). Le charbon de bois était à l’époque très utilisé pour la métallurgie du fer et de l’acier, pour la verrerie et la cuisine (usage des « potagers »).

Le travail du charbonnier est rude et saisonnier. Son travail consiste, en premier lieu, à couper le bois nécessaire à la fabrication du charbon de bois, éventuellement après avoir débroussaillé le terrain et en fonction des recommandations du patron, propriétaire ou locataire de la coupe. Ce bois est ensuite transporté, sur le dos ou sur des traîneaux, jusqu’à une plateforme où sera édifiée la charbonnière. Le charbonnier devra également récolter de la feuille puis de la terre pour recouvrir le bois de la charbonnière avant de la mettre «à cuire ». L’utilisation dans la deuxième partie du XXe des fours métalliques facilitera la production.

Dans le même temps, il va construire son logement sur place, dans lequel il va vivre avec ses compagnons de travail ou sa famille, car il faut être en permanence à pied d’œuvre, en particulier au moment de la combustion de la charbonnière, pour surveiller 24 heures sur 24 le travail en train de s’accomplir. Quand le charbon de bois est prêt, le patron vient en prendre livraison. Le charbonnier n’a pas à se déplacer. Il ne maîtrise en aucune manière les circuits qui commercialisent sa production. Ces charbonniers travaillaient pour des entrepreneurs locaux qui devaient les payer au quintal (1).

Ce travail de bûcherons et charbonniers était dans la  Drôme, essentiellement effectué par des italiens, des Bergamasques en particulier qui viennent exercer leur métier dans le Vercors, dans le Diois et dans les Baronnies (2). Si la présence d’étrangers en Drôme en 1911 est faible (à peine 1% recensé), celle des italiens représente plus de la moitié et va tripler dans les années 1930 (3). Les bûcherons et charbonniers travaillent dans les villages disséminés dans le massif du Vercors. Ils exercent leur métier à Bouvante, dans le Royans et dans le Diois. Pour ces travailleurs de la forêt, « l’aventure de l’émigration se décline de deux manières : un mouvement passager et souvent cyclique correspondant au temps de la saison, qui se termine par un retour au pays natal, et un second mouvement conçu comme définitif, en vue d’une intégration progressive au pays d’accueil ». Nombre de ces italiens vont d’une commune à l’autre, d’une soierie ou d’un chantier forestier ou de charbonnage à un autre (3).Les Italiens cherchent à s’intégrer rapidement et les mariages mixtes sont de plus en plus nombreux : plus de 150 soit 16 % des familles en 1926. Les naturalisations suivent le même mouvement avec 255 en 1926 et un millier dix ans plus tard.

Le charbonnier vit donc une triple mobilité : celle liée à l’émigration, d’Italie vers la France, celle liée à ce métier particulier qui le fait bouger en fonction des coupes de bois, celle également du travailleur saisonnier qui se déplace au gré des petits boulots possibles. Il est le type même du travailleur mobile, peu contrôlable, un jour sur une coupe, le lendemain ailleurs. Mobilité lisible dans les déplacements d’une famille au cours d’une vie. Mobilité lisible sur plusieurs générations dans une même famille. L’intégration du charbonnier à la société locale a commencé du jour où aux groupes d’hommes ont succédé des familles, où quittant la cabane en forêt, il a installé femme et enfants dans une maison en pierre au village. La cabane en forêt, où il dormait au moment de la combustion de la charbonnière, devenait alors «résidence secondaire » pour la famille, cabanon du dimanche, cabane de jeu pour les enfants qui éprouvaient un grand plaisir à venir jouer les robinsons le temps d’un dimanche, le temps de quelques jours de vacances (1).

Ce passage de la forêt au village a été le premier pas vers l’abandon du métier. Beaucoup de charbonniers, à partir des années 1930, ont commencé à trouver d’autres activités. Si le métier de charbonnier a été le premier travail exercé à l’arrivée, c’est aussi celui qu’on a volontiers abandonné pour revenir au statut de paysan en prenant une ferme ou en trouvant d’autres types d’activités : exploitant forestier pour son propre compte, ouvrier agricole, employé des Ponts et Chaussées ou des Eaux et Forêts, épicier, ouvrier en usine ou dans une entreprise de travaux publics, carrier, etc… (1).

Et à Taulignan, que savons-nous des charbonniers ?

Il semble que les charbonniers qui ont travaillé aux coupes des bois de Taulignan s’inscrivent dans le schéma détaillé précédemment. L’un des derniers charbonniers ayant utilisé la cabane dite des « italiens » soit un sieur Milesi né en 1898 à San Giovani Bianco, région de Bergame en Italie. San Giovani est un village de fond de vallée alpine où la démographie est forte et l’immigration définitive à partir de 1925 est également importante.

Il serait venu 3 années à partir de l’âge de ses 20 à 22 ans comme bucheron en saison à Taulignan faire du charbon de bois. Puis il aurait émigré définitivement à Taulignan. La cabane était utilisée lors de la chauffe du bois. Les patrons (marchands de bois) auraient été après la seconde guerre mondiale basés à Valréas.

Au souvenir d’un de ces enfants, le toit était fait de branchages et de terre. La production de charbon de bois se serait arrêtée aux environs des années 1950.  A partir de 1955, la famille a exploité une ferme au Condamines. Une partie de la famille Milesi réside toujours dans notre commune.

Bibliographie :
1-Charbonniers, le métier du diable ? Danielle Musset, Le Monde alpin et rhodanien. Revue régionale d’ethnologie, Migrance, marges et métiers  Année 2000 28-1-3 pp. 133-150.
2 -Le travail des immigrés dans la Drôme de l’entre-deux-guerres Jean-Luc HUARTE Ecarts d’identité  N°108 – 2006 p 27-32.
3-Les Petites Italies dans le monde – Italiens et Arméniens de la Drôme (1918-1939) – Jean-Luc Huarte – Presses universitaires de Rennes p197-210 -2007.

 

 

Chartes de Taulignan – exposition Mars 2019

Exposition de quelques chartes de Taulignan restaurées

Exposition chartes PL

De quoi s’agit-il ici ? Outre un registre du cadastre de 1665, ni plus ni moins que des éléments les plus anciens de notre patrimoine, sous la forme de 7 parchemins du XIIIe au XVe siècle, dont sont exposés 4 originaux et 3 reproductions (ces dernières pour des raisons pratiques, la taille des originaux ne leur permettant pas d’entrer dans une vitrine).

Ce sont des parchemins, c’est-à-dire des documents écrits sur des peaux d’animal, généralement mouton ou veau, parfois cousues l’une à l’autre, qui servaient de support aux actes importants.

Ces documents sont appelés « instruments » : ce sont des actes juridiques établis par une personne habilitée, le plus souvent un notaire, car c’est une des rares personnes à savoir écrire, et qui spécifient les dispositions d’un accord entre deux parties, d’une convention, d’un engagement, et qui serviront par la suite de référence pour l’exercice d’un droit.

Ces actes sont rédigés en latin qui est partout la langue de l’écrit au Moyen Âge, l’occitan étant chez nous comme dans tout le Midi la seule langue parlée du XIIe au XVIe siècle, mais que pour Taulignan l’on ne retrouve pas dans les chartes. On a par contre l’occitan à l’écrit à Taulignan dans les comptes consulaires, c’est-à-dire la comptabilité de la ville tenue par, ou au nom, des consuls (consols) de 1455 à 1539, avec quelques cahiers en latin. Le français n’apparaît à Taulignan dans aucun document avant 1539 date à laquelle le premier François, le roi Français Ier (prononcer les deux [franswè]), le rend obligatoire à l’écrit par son ordonnance de Villers-Cotterêts du 25 août.

Ces textes, rédigés en latin donc, sont généralement construits sur le même modèle, un peu à la manière de nos actes notariés, avec au début indication de l’année (on se souvient que le calendrier julien ne correspond pas au nôtre avant 1582) et, à la fin, mention du lieu, des différents témoins, de l’ordre d’une demi-douzaine ou plus, et du notaire qui a rédigé l’acte. Dans la plupart des cas est appendu un sceau mais ceux-ci n’ont bien souvent pas survécu au passage du temps (et des lecteurs successifs…)

Comme on pourra le constater, le contenu de ces actes est loin d’être immédiatement accessible, que ce soit en raison de la langue employée (même si le latin n’est pas très difficile) ou en raison de l’écriture (même si l’on est familiarisé avec la paléographie) ou encore à cause de leur état de conservation. Si bien que rares sont les personnes susceptibles de les lire si l’on n’a pas fait l’École des chartes. L’historien non professionnel pourra toutefois avoir recours aux résumés que l’on peut trouver dans les inventaires d’archives dressés par les archivistes comme André Lacroix ou, comme c’est le cas pour quelques-unes de nos chartes, s’il l’on a la chance de tomber sur une traduction française qui en a été faite vers le milieu du XVIe siècle.

JC Rixte

Le vernissage du 2 mars 2019 a rassemblé une trentaine de personnes, nous vous espérons nombreux à venir à cette exposition.

Cheminée

Notre association continue à préserver le patrimoine bâti de notre village. Le conseil d’administration a décidé de se porter acquéreur d’une cheminée monumentale qui était encastrée dans une maison des petits remparts et date probablement du XVIe.  Celle-ci est aujourd’hui  entreposée dans un local communal en attendant de lui trouver un lieu d’exposition.

Nous remercions Mr le maire d’accepter de stocker cette cheminée et nous remercions également les employés municipaux, Mr Jouve et Mr Guyon Régis qui ont réalisés le transport.

Place de la Vendée

Cette place témoigne de l’urbanisme du bourg castral avant les opérations d’élargissement des rues au XIXe siècle: des rues très étroites avec régulièrement des élargissement créant de petites places.

Maison du tailleur de pierres : Si l’on a la curiosité de s’enfoncer dans cette impasse que forme la place de la Vendée, on découvre au fond à droite la façade fin XVe – début XVIe siècle en parfait état, de la maison d’un tailleur de pierre. Seul un des meneaux de la fenêtre du premier étage manque. Noter les pierres chanfreinées des fenêtres du premier et deuxième étages, typiques de cette époque. Noter également la porte à double accolade ayant en son centre un écusson portant une équerre et un marteau, signes d’un artisan tailleur de pierres.

Maison du tailleur de pierre Façade.jpg
Maison du tailleur de pierres fenêtre.jpg

Maison rue des fontaines

Cette maison remarquable comporte deux niveaux au dessus du soustet et un avant-toit débordant sur aisseliers en bois du début XVIe, comme la façade elle-même.
 A la base des arcs en bois de l’avant-toit, de gauche à droite, sculpté sur les culots on voit : un écu, un chapiteau, deux anges face à face, et une lionne. L’avant-toit en bois et l’élévation en pierre de la façade sont contemporains. Ils ont une fonction décorative et ostentatoire. Les chênes utilisés sont locaux mais le travail, d’une grande qualité d’exécution, est celui d’un spécialiste, que l’on a fait venir.  La technique utilisée est celle de la ferme diaphragme typique des charpentes médiévales méridionales. Les exemplaires en sont aujourd’hui très rares. Les traces d’ancrages verticaux  entre les fenêtres non couvertes à gauche indiquent que l’avant-toit se poursuivait sur toute la façade.
Référence : Emilien Bouticourt : ‘Construire des charpentes autrement’, thèse Paris I, 2014 et ‘Charpentes méridionales’, Honoré Clair, 2016
Un graffiti hébraïque avec une  tête d’ange et inscription Abraham [-] orzoi a été retrouvé sous des enduits dans l’une des pièces de la maison en étage.

Les deux pièces du premier étage donnant sur la rue des Fontaines sont vastes. Celle du nord a conservé sa triple fenêtre à meneaux très décorée. Celle du sud porte les traces d’une fenêtre identique. On y trouve un mur couvert de graffiti hébraïques, gravés sur l’enduit le plus ancien, celui du XVIe siècle. On distingue une étoile à 6 branches, un arbre séphirotique (arbre de vie), un ange, le nom d’Abraham, des traits verticaux, des inscriptions, etc.  L’origine de ces graffitis reste à étudier. On a envisagé un lieu d’emprisonnement, mais cela est difficilement imaginable dans un premier étage d’apparat. Est-ce le signe d’un marchand juif propriétaire du lieu ou d’un employé juif ?

Ils sont indexés sur l’inventaire topographique : IVR82_20012600143X
Auteur des illustrations: Eric Dessert
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
Reproduction soumise à autorisation du titulaire des droits d’exploitation

Reproduction soumise à autorisation du titulaire des droits d’exploitation

Exposition Mars 2018 : Du bourg castral au village moderne – les transformations de Taulignan au XIXe siècle

Le village de Taulignan s’est fortement développé au XIXe siècle, sous l’effet notamment de l’industrialisation et de l’augmentation de la population qu’elle a provoquée. Les rues de l’ancien bourg castral ont été élargies, des maisons et bâtiments anciens ont été reconstruits ou agrandis, des bâtiments nouveaux sont apparus. Ces grands travaux nous ont laissé de nombreuses traces dans les archives : grands « plans d’alignement » ou de « redressement », plans de projets d’architecture pas toujours réalisés, etc. Ce sont tous ces documents d’archives qui seront présentés et commentés dans cette exposition. Une analyse du recensement de 1861 permettra de mieux connaître la population de ce bourg lors de cette période.

L’exposition est ouverte à tous les : vendred1 10-12h, samedi 10-12h et 15h -19h, dimanche 10-12h, du 1 mars au 25 mars 2018. Des visites guidées de groupe seront possibles sur réservation, éventuellement en dehors de ces heures.

Contact : lesonzetours@gmail.com ou 06 75 97 97 67.