Place de la Vendée

Cette place témoigne de l’urbanisme du bourg castral avant les opérations d’élargissement des rues au XIXe siècle: des rues très étroites avec régulièrement des élargissement créant de petites places.

Maison du tailleur de pierres : Si l’on a la curiosité de s’enfoncer dans cette impasse que forme la place de la Vendée, on découvre au fond à droite la façade fin XVe – début XVIe siècle en parfait état, de la maison d’un tailleur de pierre. Seul un des meneaux de la fenêtre du premier étage manque. Noter les pierres chanfreinées des fenêtres du premier et deuxième étages, typiques de cette époque. Noter également la porte à double accolade ayant en son centre un écusson portant une équerre et un marteau, signes d’un artisan tailleur de pierres.

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Impasse de la Vendée

Deux rues (rue de la Vendée, rue de la petite Vendée), une impasse et une place portent ce nom, dont l’origine serait à déterminer (Nom d’une famille noble de Taulignan, comme l’impasse Boulogne ?).
Cachée dans l’impasse de la Vendée, on peut voir une façade exceptionnellement préservée :  Celle d’une maison ordinaire du XIIIe siècle, parfaitement conservée.  Ces façades sans ostentation ont souvent été négligées et ont donc souvent disparu. C’est la seule façade de ce type conservée à Taulignan. Il faut noter l’accolade et la croix gravées sur le linteau de bois de la porte,  l’appui en pierre sculptée de la fenêtre et le cadre de bois chanfreiné de cette dernière. L’avancée de toit correspond à l’époque, car la génoise, devenue typique de la région, n’est arrivée qu’au XIXe.

 

 

Maison rue des fontaines

Cette maison remarquable comporte deux niveaux au dessus du soustet et un avant-toit débordant sur aisseliers en bois du début XVIe, comme la façade elle-même.
 A la base des arcs en bois de l’avant-toit, de gauche à droite, sculpté sur les culots on voit : un écu, un chapiteau, deux anges face à face, et une lionne. L’avant-toit en bois et l’élévation en pierre de la façade sont contemporains. Ils ont une fonction décorative et ostentatoire. Les chênes utilisés sont locaux mais le travail, d’une grande qualité d’exécution, est celui d’un spécialiste, que l’on a fait venir.  La technique utilisée est celle de la ferme diaphragme typique des charpentes médiévales méridionales. Les exemplaires en sont aujourd’hui très rares. Les traces d’ancrages verticaux  entre les fenêtres non couvertes à gauche indiquent que l’avant-toit se poursuivait sur toute la façade.
Référence : Emilien Bouticourt : ‘Construire des charpentes autrement’, thèse Paris I, 2014 et ‘Charpentes méridionales’, Honoré Clair, 2016
Un graffiti hébraïque avec une  tête d’ange et inscription Abraham [-] orzoi a été retrouvé sous des enduits dans l’une des pièces de la maison en étage.

Les deux pièces du premier étage donnant sur la rue des Fontaines sont vastes. Celle du nord a conservé sa triple fenêtre à meneaux très décorée. Celle du sud porte les traces d’une fenêtre identique. On y trouve un mur couvert de graffiti hébraïques, gravés sur l’enduit le plus ancien, celui du XVIe siècle. On distingue une étoile à 6 branches, un arbre séphirotique (arbre de vie), un ange, le nom d’Abraham, des traits verticaux, des inscriptions, etc.  L’origine de ces graffitis reste à étudier. On a envisagé un lieu d’emprisonnement, mais cela est difficilement imaginable dans un premier étage d’apparat. Est-ce le signe d’un marchand juif propriétaire du lieu ou d’un employé juif ?

Ils sont indexés sur l’inventaire topographique : IVR82_20012600143X
Auteur des illustrations: Eric Dessert
© Région Rhône-Alpes, Inventaire général du patrimoine culturel
Reproduction soumise à autorisation du titulaire des droits d’exploitation

Reproduction soumise à autorisation du titulaire des droits d’exploitation

Journées Européennes du Patrimoine 2018 – 15 et 16 septembre

Une centaine de personnes sont venus voir l’exposition sur les transformations de Taulignan au XIXe siècle à la chapelle du Pradou, Samedi et dimanche 10 -12h et 14h-18h.

L’association a proposé une visite du village le samedi à 15h et un circuit découverte Chapelle Saint Pierre, cimetière et distillerie de lavandin (2 km, durée 1h30) le dimanche matin à 10h.

Le circuit découverte a proposé une étude géologique du paysage, la présentation de l’historique de la chapelle St Pierre, Nous avons ensuite fait un arrêt pour découvrir la tombe de GH Pingusson architecte qui a notamment travaillé au projet de la vialle à Grillon. Pour plus d’informations nous vous renvoyons à l’article (Pingusson).  Mr  Théolas a ensuite expliqué le fonctionnement de la distillerie de lavandin.

GH Pingusson

Georges-Henri PINGUSSON
Né à Clermont Ferrand en juillet 1894  Mort à Paris à 84 ans en octobre 1978

 

Après des études à l’École des Roches, il obtient son diplôme d’ingénieur à l’École supérieure de mécanique et d’électricité .

En 1913, il combat durant la Première Guerre mondiale dans les Dardanelles il en revient avec les honneurs militaires. A  son retour, il part pour un voyage initiatique en Italie à la recherche des bases de la civilisation. Classé premier au concours d’entrée de l’école nationale supérieure des beaux-arts de Paris, Il étudie l’architecture de 1919 à 1925

Il dessine en 1930 une voiture au concept extrêmement moderne l’Unibloc, phares avant sous un vitrage caréné, ouverture des portes « en papillon » et structure en aluminium autoportante.

 

Il réalise en 1932 son premier chef-d’œuvre, l’hôtel Latitude 43  à Saint-Tropez, bâtiment emblématique de la coursive décalée, qui permet de s’adapter au site en offrant une double exposition aux chambres, vue mer au nord et soleil sur la pinède au sud. Le bâtiment développe sur son fronton mer la silhouette d’un paquebot moderne, radicalement layé par les lignes horizontales des coursives et des vues nord. Ce bâtiment s’inscrit dans un complexe aujourd’hui disparu qui s’échelonnait jusqu’au bord de mer, casino, piscine, terrains de sports, dédiés à l’homme moderne.

 

Il participe à l’Union des artistes modernes (UAM) aux côtés de Robert Mallet-StevensTony GarnierLe CorbusierAuguste PerretMarcel LodsAndré LurçatJean Prouvé, etc. Il entre par ailleurs au comité de rédaction de la revue L’Architecture d’aujourd’hui dès les premiers numéros.

Durant la guerre, il travaille à des études sur la normalisation de la construction, et prépare la Reconstruction avec d’autres architectes comme Jean Prouvé.

Architecte en chef de la reconstruction de la Sarre  puis du département de la Moselle .Il propose en 1947 un plan d’urbanisme futuriste et dédié à la modernité pour la reconstruction totale de Sarrebruckla caserne des pompiers de Metzde Sarreguemines et le plan de Briey (Le Corbusier y réalisera son unité d’habitation). Il réalise en Lorraine un grand nombre de plans et logements, notamment pour la reconstruction de la ville de Waldwisse, mais aussi des églises dont l’église de Boust, église ronde, exprimant après les destructions et le chaos, la fraternité retrouvée dans l’unité de Dieu.

Son second chef-d’œuvre est sans conteste le mémorial des martyrs de la déportation situé au bout de l’île de la Cité à Paris, réalisé avec une contrainte de non-visibilité par la présence de Notre-Dame. Il magnifie le programme en l’enfouissant dans une crypte, à laquelle on accède forcément seul vu le gabarit de l’escalier qui y mène, pour se retrouver broyé face à un peloton d’exécution stylisé, qu’il fera réaliser en fer de construction. Les agrégats du béton blanc mégalithique ont été réalisés, symboliquement,  avec des matériaux provenant de tous les sols de France. La porte d’entrée semble par l’inclinaison des murs, se refermer sur l’individu. Le rond poli qui est gravé dans le béton de cette porte, représente toutes les âmes qui, sur l’autre face en vis-à-vis, sont symbolisées par les lumières qui brillent dans l’obscurité du couloir funéraire.

Doué d’une grande culture, il enseigne en tant que chef d’atelier à l’Ecole nationale supérieure des beaux-arts de Paris, puis à l’école d’architecture de Nanterre, où il développe la notion de pluridisciplinarité et les outils d’investigation dans tous les domaines du savoir et des connaissances, techniques et sociales. Il promeut des ateliers « hors les murs de l’école » dont le chantier du Vialle .

En 1974 il découvre le Vialle ancien village fortifié de Grillon (Vaucluse) et réalise plusieurs esquisses en vue de sa restauration. En 1978, la construction de 18 logements sociaux (HLM) est lancée. Cet ensemble présente un intérêt architectural indéniable : les murs, hors remparts et maçonneries d’origine conservés en l’état, sont réalisés dans une formule originale de « béton cyclopéen » utilisant les pierres provenant des démolitions du Vialle.  (Coloris s’intégrant à l’existant et sans doute même principe symbolique que pour le monument sur la Déportation.)

Le Vialle est le fruit d’une expérience originale de réhabilitation et de reconquête de l’habitat ancien.

Georges-Henri PINGUSSON ne put voir l’achèvement de ce dernier projet, il meurt à 84 ans pendant le déroulement des études,

Dans les années 70 M. Pingusson restaure une ancienne bergerie à Taulignan au-dessus du Pontaujar, dans laquelle il séjournera durant ses dernières années. Il est enterré ici dans ce village qu’il aimait bien.

P.S. Anecdotique.

Pour la petite histoire l’hôtel Latitude 43 à St Tropez a été transformé en appartements  dont l’un est actuellement en vente à 1 500 000 € pour 122m2 !!!

JF Boissier

 

Du Bourg castral au village moderne

Du Bourg castral au village moderne

L’association des Onze tours est heureuse de vous annoncer la parution du livre de Jean-Paul Berger : « Du bourg castral au village moderne », l’urbanisation de Taulignan au XIXè.

Ce livre est vendu prix public : 15 euros, prix adhérent (à jour de cotisation) : 12 euros.

 

 

Exposition Mars 2018 : Du bourg castral au village moderne – les transformations de Taulignan au XIXe siècle

Le village de Taulignan s’est fortement développé au XIXe siècle, sous l’effet notamment de l’industrialisation et de l’augmentation de la population qu’elle a provoquée. Les rues de l’ancien bourg castral ont été élargies, des maisons et bâtiments anciens ont été reconstruits ou agrandis, des bâtiments nouveaux sont apparus. Ces grands travaux nous ont laissé de nombreuses traces dans les archives : grands « plans d’alignement » ou de « redressement », plans de projets d’architecture pas toujours réalisés, etc. Ce sont tous ces documents d’archives qui seront présentés et commentés dans cette exposition. Une analyse du recensement de 1861 permettra de mieux connaître la population de ce bourg lors de cette période.

L’exposition est ouverte à tous les : vendred1 10-12h, samedi 10-12h et 15h -19h, dimanche 10-12h, du 1 mars au 25 mars 2018. Des visites guidées de groupe seront possibles sur réservation, éventuellement en dehors de ces heures.

Contact : lesonzetours@gmail.com ou 06 75 97 97 67.

Des Loups Garous au Pain Maudit de Pont Saint Esprit

Nous avons été ravis de vous accueillir le 17 novembre pour la conférence de Daniel Soudan  : « Des loups garous au pain maudit  de Pont Saint Esprit ».  Du Feu de Saint Antoine au Pain Maudit de Pont Saint Esprit, notre conférencier a savamment illustré « les ravages »  de l’ergotisme au travers de ces deux derniers millénaires et de sa représentation picturale.

 

 

 

 

 

Conférence Les temples de Taulignan

La conférence sur les Temples de Taulignan par Jean Paul Berger a réuni une trentaine de personnes à la salle de réunion de la mairie le vendredi 13 octobre 2017.

Cette conférence a présenté l’histoire des temples de Taulignan. Trois édifices ont été utilisés : un premier temple en 1601, détruit en 1684 puis une salle de prières rue de la merluche au 19ème siècle et enfin la construction du temple rond actuel en 1868. Ce temple construit selon les plans de l’architecte N Fontanille est aujourd’hui inscrit à l’inventaire des monuments historique.